Mercredi 1er juillet 2009 à 1:46

" Une femme seule
qui vend ses nuits,
un barman, qui je crois
m'a compris...
Un taxi, qui refait le monde
N'importe qui..."
N'importe qui...
Un train qui file, une fille seule quelque part dans la nuit. Dans...

Elle aimait voyager. Elle était partie pour l'aventure, malgré la fatigue, au delà du poids de ses affaires, de ses. Paupières. Elle se demandait si elle allait enfin avoir de ses nouvelles. Elle ne savait pas s'il avait eu ses messages. Peut-être était-il trop occupé, et l'avait-il oubliée....Peut-être avait-il oublié son portable chez lui depuis ce matin, cet après-midi, peut-être l'avait-il ignorée...Peut-être, peut être...

Rien de tout cela, mais elle ne le sut que le lendemain.

L'avait-il prise au sérieux, quand, dans un éclat de rire virtuel, elle lui avait annoncé qu'elle viendrait le voir jouer, et qu'ils iraient à l'hôtel?
Elle avait dit cela sans arrière-pensées. Elle vient de réécrire "pensées", elle n'aimait pas la lettre "p" qu'elle venait de tracer.
Elle avait dit ça sans arrière-pensées, pas sans penser. Un hôtel, n'importe où, Sanary, Toulon, Hyères, le bout du monde même, ils trouveraient bien. A deux.

20h40. Plus que huit minutes avant son entrée en gare.
La veille, ses derniers mots avaient été : "Je garde mon idée d'hôtel...Osera, osera pas? Je t'embrasse."

"Tard le soir.
Un inconnu,
une discussion,
à bâtons rompus..."

Les yeux tournés vers le hublot, elle voulait voir la nuit. Elle vit...Multicolore.

                   "Bonsoir, je recherche un gymnase où l'on jouerait au basket, à 21h, ce soir..." Avant ces mots, lorsqu'elle arriva les gens du café, l'avaient tous regardée. Tout le monde s'était retourné. Elle voyait se poser les regards des hommes, celui des filles, aussi. Surtout. Mais on l'écoutait. On l'écouta et tout le monde essaya de l'aider. La Dame lui indiqua un chemin.
Alors elle ressortit, et prit le maquis.
                    Elle alla à droite en sortant, puis tout droit. Elle était bien. Au stop, à gauche.
Elle regardait les étoiles, le ciel était dégagé, et elle pensait à ces voyageurs qui se laissaient guider par les étoiles, loin. Au premier gros rond-point, avant de prendre à droite, elle lut..."20ans Batman" au lieu de "20ans Batiman". Elle éclata encore une fois de rire dans l'air, et Elle vit que c'était bon.
Alors à droite elle alla, le sourire toujours aux lèvres. Elle se disait depuis la gare qu'il y avait quand même beaucoup de stations essence à Sanary. Deux en 15 ou 20 minutes de marche. Dès qu'elle devait tourner elle s'arrêtait, regardait son carnet, énonçait les indications à voix haute. Il était long, quand même, son chemin à droite, là. Hummm...
Oh, la Dame avait fait un trait beaucoup plus long que les autres alors ça allait. C'était ça, le gros gros rond-point au bout?
Ah non, ça c'était un croisement. Tiens, encore une station essence. Décidement.

                  Un camion de pizza et deux filles. "Oh puis, j'suis grande, et j'ai confiance. Non, je ne demanderai pas mon chemin, ça va." Un pont à gauche et l'eau qui passe. Elle l'imagine en train de jouer, il est 21h30 et elle lui laisse un message, elle sourit et avance. "Oh, un gros rond-point, il y a des voitures et puis la Dame a dit à gauche, et il y a un chemin qui longe à gauche, alors...Babord, toute, toute..."
Tout droit, il y a des indications, mais pas celles qui la réchaufferaient alors elle traverse, il y a une petite pizzeria.
Le temps de quelques sourires, et d'un couple, la revoilà dehors, demi-tour gauche mon général, retourner au gros gros rond-point et longer sur la gauche. Ses sacs lui semblent plus lourds, le poids du doute. Elle avance, avance, retourne sur ses pas, rencontre, rencontre. Elle n'est pas loin, elle le sait, les panneaux, les gens la font toujours avancer, toujours sourire. Les étoiles lui plaisent.

                Une salle polyvalente, un balleti, des vieux en tenue qui dansent, elle avait vu de la lumière, avait accouru, était entrée. Avait suivi une dame portant robe espagnole dans les cuisines en souriant, incrédule dans cette ambiance chaude et surannée de ces soirées troisième-âge. Son irruption fût couvée de regards maternels de ces femmes en cuisine, bienveillantes.
"Revenez sur vos pas, au rond point à doirte, montez vers le lycée, d'accord?
- C'est près de la piscine:
- Ah, Perpès, vous pouvez pas le louper! Y'a un gros platane, vous allez voir, c'est juste là!
- Et elle peut pas passer par derrière la petite?
- Eh non c'est fermé! Elle est obligée de faire le grand tour!... Mademoiselle, vous en avez du courage!
- Oh non, vous savez...Je vous assure, ce n'est rien...Je vous remercie, merci! Passez une bonne soirée!"
                    Elle quitta leurs yeux doux et la chaleur de la salle, le coeur embaumé.  Le sourire au creux des reins, réchauffée.
Alors elle écouta.
Redescendre, le rond-point, à droite, monter, à droite, le lycée, qui était un collège, la piscine et...
...Le noir.

C'était peut-être pas très loin, un peu plus haut. Elle fit demi-tour et continua sur la route qu'elle avait abandonnée pour tourner à droite. Un carrefour à sens giratoire, et des panneaux...Où il n'y avait aucune trace d'amour.
Une voiture, des jeunes, une discussion, un bon esprit, ils voulaient l'aider. Ils n'allaient pas la laisser errer, cela faisait deux heures qu'elle marchait depuis cette gare. Elle aimait la nuit à Sanary, mais commençait à ressentir le poids de ses affaires et de la fatigue. Et ils étaient sincères.
                        Durant une demi-heure elle écouta D. et K. lui parler de leur soirée ratée, de leurs formations, de leurs vies et suveillait la route. N. la regardait par de fréquents coups d'oeil au rétro, mais elle ne s'en rendit compte que tard dans l'instant. Elle appela Lui*, lui et Elle*. Elle*, lui procura un certain plaisir. N. et K. mobilisèrent leur réseau d'informateurs, la questionnèrent. On fuma un joint en utilisant qu'une seule feuille. Elle riait avec eux. Et puis ils allèrent à la gare, c'est là qu'elle appela Elle*.
Et puis à 23h45, quand même, elle décida d'aller à l'hôtel. Après tout, c'était ce qu'elle avait dit, non?
Un réceptionniste plus tard, elle posait ses bagages dans la 319 de l'hôtel Ibis, envoya toutes sortes de messages, et dut faire un raffût terrible en s'ablutiant.
                         
                     Ses jambes étaient couvertes de bleus, et elle le déplora. Ses yeux étaient injectés de sang, rouges, rouges...Elle était là.
Escale. Seule. Lost. In Translation.
                   Cette nuit-là elle s'endormit très tard après le film. Elle se réveilla relativement tôt: son ventre était vide depuis un bon moment et toujours pas de basketteur à l'horizon.
Ce matin-là elle parla en mangeant, rappela son "taxi" de la veille, qui avait eu le temps d'avoir le béguin pour le brin qu'elle était, et n'osa pas refuser son invitation. Elle voulait boire un coup, alors, tant qu'à faire. Va, pour le bar du port. Et on lui offrit une rose.
Une autre rencontre la mena à se retrouver dans l'après-midi, à manger du fromage, et boire du vin, les doigts fauchant des cornichons, le visage en plein soleil, contemplant les restanques et le maquis. Le mimosa en descendant sur la droite l'avait ravie.
Un arbre, fourni, fourni, rempli de pompons jaunes. Illuminant.
N. joua les pilotes, autant qu'il le pût, pour qu'elle puisse enfin avoir un train, il lui fit un dernier aveu en levant les yeux tandis qu'elle feignit de l'ignorer. Vraiment, les filles sont cruelles.

                              50 minutes plus tard, elle arrivait à sa gare de départ, l'annonce de l'arrivée du train en provenance de Lille-Europe, voie A, lui fit penser au Petit. C'est vrai, quand est-ce qu'il arrivait çui-là? Elle s'imagina venir le récupérer, elle aurait eu la classe. Alors qu'en fait elle arriverait à la bourre comme d'habitude, trépignerait intérieurement de curiosité avant de se retrouver embarrassée devant lui! Mais ceci est une autre histoire, de gare, une autre, plus tard, peut-être.

Lorsqu'elle rentra chez elle, il était dimanche, il était 15 février,  il était 17h et ses pieds, ses jambes avaient souffert, mais enfin...En quittant le train ce soir là, elle laissa la rose, bien disposée, sur le siège. Elle devait rester là et ne pas atteindre le bitume de l'arrivée. Pour toujours, envoyagée.

 

Mercredi 1er juillet 2009 à 0:45

J'ai des envies d'humanité. Je n'en manque pas autour de moi. Je ne me sens pas seule. Pas plus que d'habitude. Je suis aimée, et je l'apprécie...
J'aime juste rencontrer les gens. Me faire accoster au restaurant pour ma lecture m'a énormément plu. J'aime ce genre de rencontres nées du hasard. Un anniversaire, un bel homme. Une soirée à marcher dans une ville, deux jeunes perdus. Un restaurant, quelques mots, un chèque à annuler, une promesse de café et de films, s'il rappelle. Un métro, deux regards, du rire, quelques mots, et un qui s'en va, une rencontre ratée, regrettée, mais aimée qui me fait regarder secrètement par la vitre à cette station. Des rencontres comme autant de paris, toi et moi dans un concert, tu dors à la maison et tu m'habilles le lendemain pour un mariage. Et oui, que veux-tu, je ne suis pas celle que tu déshabilles, mais je te suis quand même. Des évasions comme d'autres iraient en pèlerinage. Des voyages pour le plaisir de partir, voir des gares, des paysages et des accueils. Marcher tranquillement, découvrir. Toi, vous, ils, moi. M'appauvrir du temps. Mais sourire. Ou alors pleurer. Aimer.
Il y a des gens, que j'aime toucher. D'autres que j'aime regarder. D'autres simplement sentir autour. Sans mots et sans bruits. D'autres que j'embrasse. Certains que je n'embrasse plus. Et puis, on ira boire de la bière.



J'en avais envie.
C'est peut-être cela qu'il me faut. Ce que j'ai eu. De l'éphémère. Avant qu'il y en ait un qui me choppe et me tienne.
Seulement, l'éphémère aujourd'hui...Je me suis habituée au goût. Sauf que ça se raréfie. Alors je m'ennuie. Tout passe. Vous. Moi. Surtout vous.
Passez. Et vite. Ou même, ne venez plus. Ce n'est pas de l'amertume ou du dédain, pour les humains que je croise perpétuellement. Seulement, cela fait longtemps que je ne vois plus rien en personne. A force, ça s'étend. Une sorte de pandémie. L'absence de corps, de vie, de tout ce qui peut toucher. Vraiment. Rien n'affleure, rien n'éffleure.


Lundi 1er juin 2009 à 12:12

Il est 6h, le soleil se lève.
Je suis restée là toute la nuit, là, tout en haut. J’ai monté la colline, je suis venue hier pour la vue de la ville en contrebas, et voilà que le matin est là.
Il est parti, sans doute depuis longtemps. A moins que ce ne soit moi. Je ne sais pas.
Mais il y a l’aube. Annonciatrice des jours. J’esquisse une grimace de douleur, face à la nuit qui, peu à peu, se délite, qui peu à peu…L’aube.
Il est comme l’aube, les heures les plus froides ne sont jamais loin…Elle est, il est… Enchevêtré, complexe, froid…doux, il s’étire, et, comme elle, tend à prendre toute la place.
Je ferme les yeux et soupire…
Je sens mon bras froid contre ma joue, mes bras froids enserrant mes jambes…Mes yeux caressent ces statues qui ont veillé les battements de mon cœur cette nuit, qui ont veillé tout ce recueillement, ma nuit. Ma nuit ma déchirante, ma nuit, ma délivrance, ma nuit mon émouvante, ma désespérante, ma rassurante. Como si fuera un fuego sin calor, Como si fuera un fuego con lagrimas, un fuego lleno de quemaduras…And it burns, burns, burns, I’m a whole ring of fire…Like a water fire.
Et quand j’ouvre les yeux, la solitude des statues me réchauffe…Comme les éclats de ces rêves perdus, de ces rêves cassés, qui brillent encore quand ma peau reste froide….Alors j’ouvre les yeux, et …

« Je sais que le monde n’est pas une machine,
Je sais qu’il gronde, qu’il saigne et qu’il fulmine… »
Parce que toutes les nuits de ma vie, celle-ci chante tellement d’autres harmonies.

Regarde, le jour se lève.
Au creux de ta main les rayons caressent les statues.

Mardi 14 avril 2009 à 23:49

"A wise girl kisses but doesn't love,
listens but doesn't believe
& leave before she's left ..."


What a wise girl I make my dear lord...Souris, la nuit est belle.

Lundi 23 mars 2009 à 11:12

"J'ai. Pour te retenir. Trois, fois, rien...Un sourire, quelques succédanés cultivés en secrets, éparpillés aux quatre coins de..."
Debout sur le Zinc.


Promis, j'ai plein de choses à encrer.

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