Lundi 15 septembre 2008 à 14:18


Je m'imagine cent fois déversant des torrents de mots, les déballer comme ça, en une convulsion perpétuelle, lui dire, tout ce dont j'ai peur, tout ce dont je ris, tout ce dont je rêve, tout ce que je peux, écrire ce que l'encre seule révèle, le voir m'écouter, me répondre vraiment, en tremblant un peu, mais que son étreinte soit la plus forte, presque brutale, mais jamais compatissante, qu'il enlève ce qu'il porte pour que j'y enfouisse dedans, mes rires, mes larmes et que cela me fasse du bien, son odeur, comme ça...Voir qu'il ne veut pas que je me calme mais que tout se calme.

Lui dire toutes mes injustices, celles vues, perpétrées ou subies, ces combats dont je ne verrais peut-être jamais la fin, ces tensions indicibles, et le silence de tout ça...
Toutes ces histoires d'amour cassées, toujours, brisées, ou décolorées...Tous ces masques qui me collent à la peau, et tout ce que je ne respire pas.
Lui dire, mes rires, mon soleil, ma chaleur et mes mots de petite fille, ces gestes à la con, ces sourires de n'importe quoi jusqu'aux oreilles, lui montrer ce que les nuages forment, et les couleurs de la musique, la musique de la vie et celle du silence...

Et puis...

Qu'il me fasse le beau temps, réchauffe toutes ces peines et fasse voler un éclat de mes rires! Encore et encore! Qu'il m'attache à lui, comme j'ai pu, trop rarement m'attacher aux autres...Qu'il me tienne devant lui, en m'expliquant ce qu'il voit et ce que les gens trop ternes ne voient pas, qu'il râle après moi et se batte pour et contre moi, que les silences nous rassemblent et dorent nos pilules comme autant de rayons...Le voir exubérant, conquérant, amant, et enfant. Un sage fou, un doux dingue. Un musicien, un poète...Ma vie pour un artiste qui ne me brûlera pas les ailes.

Mais enfin...

Ce portrait n'est que trop sauvage, trop idéal...Il me rappelle un "celui qui a fait que Léon, c'était nous deux", il me rappelle celui que je n'ai jamais eu, celui qui ne sera pas...Ce n'est qu'un soupir, un vœu...Un rêve de celui qui jouait du piano debout en attendant la groupie du pianiste...Une chimère des raisons qu'a mon cœur et que ma raison attend. Follement.


Par Medigane le Vendredi 5 décembre 2008 à 1:05
Tu es une superbe fleur qui attend d'être cueillie et qui devrait l'être, si justice il y avait. Ce qu'il y a d'horrible dans les beaux mots, c'est que la douleur est si magnifique qu'on se prendrait à vouloir l'entretenir...
Par ce-qui-reste le Vendredi 5 décembre 2008 à 1:11
La fin de la lecture de ce texte me rappelle le piano. Ce mouvement lourd et important. Celui qui clos. Le rabat sur les touches. Comme un coffre que l'on renferme sur les soupirs, les sourires et la vie à l'intérieur.
Commentaire niais.
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://ce-qui-reste.cowblog.fr/trackback/2677021

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast