Il est 6h, le soleil se lève.
Je suis restée là toute la nuit, là, tout en haut. J’ai monté la colline, je suis venue hier pour la vue de la ville en contrebas, et voilà que le matin est là.
Il est parti, sans doute depuis longtemps. A moins que ce ne soit moi. Je ne sais pas.
Mais il y a l’aube. Annonciatrice des jours. J’esquisse une grimace de douleur, face à la nuit qui, peu à peu, se délite, qui peu à peu…L’aube.
Il est comme l’aube, les heures les plus froides ne sont jamais loin…Elle est, il est… Enchevêtré, complexe, froid…doux, il s’étire, et, comme elle, tend à prendre toute la place.
Je ferme les yeux et soupire…
Je sens mon bras froid contre ma joue, mes bras froids enserrant mes jambes…Mes yeux caressent ces statues qui ont veillé les battements de mon cœur cette nuit, qui ont veillé tout ce recueillement, ma nuit. Ma nuit ma déchirante, ma nuit, ma délivrance, ma nuit mon émouvante, ma désespérante, ma rassurante. Como si fuera un fuego sin calor, Como si fuera un fuego con lagrimas, un fuego lleno de quemaduras…And it burns, burns, burns, I’m a whole ring of fire…Like a water fire.
Et quand j’ouvre les yeux, la solitude des statues me réchauffe…Comme les éclats de ces rêves perdus, de ces rêves cassés, qui brillent encore quand ma peau reste froide….Alors j’ouvre les yeux, et …

« Je sais que le monde n’est pas une machine,
Je sais qu’il gronde, qu’il saigne et qu’il fulmine… »
Parce que toutes les nuits de ma vie, celle-ci chante tellement d’autres harmonies.

Regarde, le jour se lève.
Au creux de ta main les rayons caressent les statues.