Lundi 31 décembre 2007 à 17:44

"Fais le."

Rentrer chez moi. Blues, fumée, alcool, sortie. Voir venir.
Trancher. Lester.
Sauter du fil. Ne pas l'effacer (comment effacer ce que vous étiez il y a encore une heure...), juste le consigner. Le ranger. Calmement. On est pas pressés.
Quitter la scène, enlever le costume, sortir du personnage. Grandir. Pousser la porte entrebaillée. M'accomplir.
Vaste programme.
Ne plus chercher le coin qui nous ressemblerait. Créer. Extraire l'essence, asperger tout ce qui nous entoure à gros coup de folie, puisque ceux autour pensent que c'est ça.
Des images, du son, du rire, des mots. Les animer. Habiter l'entité.
Centrer, observer. Tirer.

____________________________________

L'homme conscient, lucide, sait qu'il a perdu. Dès le départ, il connait le résultat final. Le temps courra toujours plus vite que lui et ses yeux seront usés bien avant d'avoir fait un tour concret de la vie. Il sait qu'il a perdu, alors il profite de la course avant que le rideau se baisse et que le gagnant l'emporte, il profite en ne laissant qu'une trace imperceptible de son passage.



Vendredi 28 décembre 2007 à 19:10


1                                                        2
Le Dos.                                           Intérieur Cheville Droite.

                        3
Extérieur cheville Droite.

Vendredi 28 décembre 2007 à 1:08

On n'est pas encore revenu du pays des mystères
IL y a qu'on est entré là sans avoir vu de la lumière
Il y a l'eau, le feu, le computer, Vivendi et la terre
On doit pouvoir s'épanouir à tout envoyer enfin en l'air

On peut toujours saluer les petits rois de pacotille
On peut toujours espérer entrer un jour dans la famille
Sûr que tu pourras devenir un crack boursier a toi tout seul
On pourrait même envisager que tout nous explose à la gueule

Autour des oliviers palpitent les origines
Infiniment se voi rrouter dans la farine

A l'envers, à l'endroit, à l'envers, à l'endroit
A l'endroit, à l'envers, à l'envers, à l'endroit

Y'a t'il un incendie prévu ce soir dans l'hémicycle
On dirait qu'il est temps pour nous d'envisager un autre cycle
On peut caresser des idéaux sans s'éloigner d'en bas
On peut toujours rêver de s'en aller mais sans bouger de là

Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile
Il paraît qu'il faut s'habituer à des printemps sans hirondelles
La belle au bois dormant a rompu les négociations
Unilatéralement le prince entame des protestations
Doit-on se courber encore et toujours pour un ligne droite ?
Prière pour trouver les grands espaces entre les parois d'une boîte
Serait-ce un estuaire ou le bout du chemin au loin qu'on entrevoit
Spéciale dédicace à la flaque où on nage, où on se noie

Autour des amandiers fleurissent les mondes en sourdine

No pasaran sous les fourches caudines

Jeudi 27 décembre 2007 à 23:32

Bukowski, je t'aime.

C'est aux Etats-Unis, où il débarque à l'âge de deux ans, que grandit Charles Bukowski ; il passe une enfance et une jeunesse difficiles. A vingt-quatre ans il écrit son premier roman, 'Le Postier', qui ne sera publié qu'en 1971. Après une longue période où il enchaîne les petits métiers, il entame une collaboration avec le journal anticonformiste 'Open city', dans lequel il publie ses oeuvres : 'Mémoire d'un vieux dégueulasse', 'Contes de la folie ordinaire'... Poèmes, nouvelles, romans, Bukowski choque. Asocial, provocateur, obscène, mais aussi poète génial, il dépeint avec violence la société américaine, le règne de l'argent, la morale hypocrite et la modernité médiocre. Souvent associé au mouvement culturel de la 'Beat generation', Bukowski a aussi collaboré avec le cinéaste Barbet Schroeder. S'il ne fait pas l'unanimité, Bukowski a aujourd'hui une stature et une influence considérables que certains comparent à celles d'Ernest Hemingway. Un film documentaire de John Dullaghan, sorti en janvier 2005, rend hommage à ce célèbre poète.

Contes de la Folie Ordinaire :

"  Telle qu'elle était, Cass frôlait la folie; telle qu'elle était on la traitait de folle.
[...]
Il restait de la bière, on s'est assis pour bavarder, et là, j'ai vraiment senti combien Cass était une fille ouverte, gentille.Elle se donnait sans réfléchir. Mais il suffisait d'une seconde pour qu'elle se referme, qu'elle retombe dans une incohérence sauvage. Schizo. Belle, intelligente et schizo. Un homme, le moindre accident, pouvaient la démolir pour toujours."


" " Cass, connasse, je t'aime...arrête de te démolir. Tu es la fille la plus vivante que j'ai jamais rencontrée." On s'est encore embrassés. Cass pleurait sans bruit, ses larmes gouttaient sur ma peau. Ses longs cheveux noirs m'enveloppaient comme le drapeau de la mort. Notre étreinte fut lente, obscure et merveilleuse."

J'aime la folie douce. Le décalé. J'aime l'Amérique des années 40 à 70. Promis, vous aurez bientôt un extrait de Kerouac.

Jeudi 27 décembre 2007 à 22:59

Il faut vraiment que j'aille voir ailleurs si j'y suis. Besoin de bouger. Partir.
"If you don't mind...Leave.
And free yourself. Let go of my head. Leave."



Mais putain, tu sais bien ce que ça fait. Enfin, le mec qui a un semblant d'esprit dans sa boîte cranienne et qui est assailli par tout et n'importe quoi, lui il sait. Le reste, allez regarder TF1 ou les films de Noël. Tu vois l'humanité en toi et tu te dis que c'est franchement diversifié tout ça. Musique, jeux, sexe, alcool, drogue, rêve, croyance, défonce, écriture, blessure, beauté, ténébres et lumières tout ça. Ca pourrait être drôle si c'était pas si...si quoi? ah..."grave"? Non, mais rien n'est grave. Pas même les enfants au ventre gonflés par la famine en Afrique, puisqu'à force de les regarder on les voit plus. D'accord, j'arrête. Mais c'est vrai quand même, rien n'est grave. Sauf une chose. Le fait que l'homme ne pense plus. Il sort plus rien du cerveau ordinaire. Il faut aller chercher plus loin...rien n'est grave. Mais pourquoi alors cette amertume au fond de la gorge? T'as appris à plus espérer et ça va mieux depuis. Etrangement lucide, un peu abruti, tu sens que la dedans ça file, et ça défile. Pourquoi tu te sens tout à coup nerveux? Tu fumes, tu bois, tu baises, tu te détends...ça passe, tu ris, tu pleures et puis d'un coup le silence. Tu l'aimes et tu le hais. Tu sens qu'il y a plus que l'homme. Que le prisme c'est toi. Imperceptible transformation. Et là il faut que ça sorte. Larmes, alcool, sexe, drogue, art, beauté, inutile, laideur, écorchures et sourires. Alors t'avances, t'avances, t'engranges. Tu t'adoucis, tu rames, tu t'endurcis, tu flottes, tu crèves, tu te défonces, tu déraisonnes mais t'es là. Et c'est ça la différence. T'es pas meilleur ni plus intelligent ni plus con qu'un autre. Souvent t'es celui qu'on voit pas, qui sourit dans son coin et qu'on trouve hautain. Ce qui te fais marrer c'est qu'en plus t'en as rien à foutre. De toute manière tu continueras pareil : sexe, drogue, beauté, alcool, expression, musique, émotion, amertume, sourire et advienne que pourra. La folie.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast