Samedi 6 décembre 2008 à 15:17

Se parler comme on se touche.
C'est vraiment pas grand ce qu'on vit : des initiales sur un arbre dont le développement sera plus durable que la trace de ma main dans la tienne, des mots posés là comme ça, des souvenirs en succédané, un voyage, des sourires...Une nuit.
Tomorrow if we go to a drinking away, would you go or would you stay?
Le froid de Décembre polit l'éclat de la ville, fige l'intégrité de ces vieilles pierres sous un soleil de glace. J'ai les mains et le nez froids, les yeux, secs. J'admire ces couleurs: celle du soleil sur la pierre, celle de la mer et du ciel, et, au dessus de l'ancestrale Chambre de Commerce trône Neptune.
Il est accompagné d'une figure féminine du symbolisme maritime mais, l'important c'est que, de ces deux sculptures encadrant les armes de la ville, seul lui n'a plus de traits.
Décidément. Le hasard me colle à la peau.
J'aime ces détails. Comme la beauté de cette Danaïde, tout en haut, à côté de l'église.

http://ce-qui-reste.cowblog.fr/images/PB230021.jpghttp://ce-qui-reste.cowblog.fr/images/PB230022.jpghttp://ce-qui-reste.cowblog.fr/images/PB230026.jpgLeo. Un autre temps, un autre lieu.

Vendredi 5 décembre 2008 à 19:56




C'est Simple. =)

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Vendredi 5 décembre 2008 à 19:37

18h. Il fallait qu'elle dorme.

            Elle se leva, se déshabilla : garda les habits avec lesquels elle aimait se voir. Mais n'en eût pas vraiment conscience. Pour elle il était normal qu'elle garde son ses sous-vêtements et son jean. Nothing more, Nothing less. Elle s'allongea sur ce lit qui était tout à elle, et, dans sa torpeur, elle se surprit. Surprise par le mouvement de son propre corps.
            Elle était quasiment allongée sur le dos, les coudes appuyés sur le matelas. Très rapidement, sa main avait pris un objet, son corps avait basculé sur la droite. Plus exactement, il avait glissé. Une danseuse ou une artiste de cirque à la corde n'auraient pas mieux exécuté le geste. C'était cette sorte de grâce lascive qui l'avait surprise. Cette fluidité.
           4h et demi plus tard, elle s'éveilla. Quatre heures trente de black-out. Elle n'était pas reposée, mais elle avait quitté le temps. Elle se leva et considéra encore son lit, toujours aussi interloquée par le mouvement de la veille. Un sourire niais naquît sur ses lèvres. Elle s'était levée, avait enlevé son pantalon...Pour mieux retourner se lover au creux de sa couette.
           Elle soupira et puis...Ferma les yeux.  Des images lui revenaient. Ces images formées par sa solitude.
Celle d'un homme derrière Elle. Ses bras l'enveloppaient toute entière, l'entouraient de chaleur. Sa tête à Lui enfouie dans son cou à Elle, ses cheveux, ses mains fines sur ses épaules. Elle aimait la finesse de ses épaules. Sa tête était posée sur son épaule à Elle, emprisonnait sa main à Lui et se frottait tout contre.

 

L'image disparaissait peu à peu, comme si l'on éteignait progressivement la lumière sur Eux.
Son regard était las et langoureux.


             Le soleil les inondait de ses rayons. Elle n'était pas contre Lui, et, comme toujours, elle contractait son corps entre l'espace de ses bras, se câlinait. Elle adorait faire ça : condenser l'étirement. Non pas s'étaler, mais se resserrer, elle se lovait, elle s'embrassait. Sa main gauche trouva le pli de son bras droit, ses coudes appuyés sur ses genoux, et sa tête reposait contre sa main perdue dans ses cheveux...Elle faisait son Chat.
A côté d' Elle, Lui. Il ne la regardait pas, mais il souriait. Doucement mais franchement. Ces quelques paroles emplissait un coin de son être :
A se changer en Roi, à hurler à la Lune, à traquer la fortune, Tout ça pour traîner son poids, Au risque de s'y plaire au moment de s'y croire...Comme elle vient, encore et encore...[...] Tu la sens même un peu mieux à la faveur d'une éclipse. On voit du jour au lendemain que ça ne s'invente pas instantanément comme ça, Reprendre de volée d'aussi loin...
Si les jeux sont faits...Au son des mascarades, on pourra toujours se marrer...Et tout le long des courants d'air...On voit des amoureux qui savent encore changer leurs nerfs en un bouquet délicieux! On en aura des saisons, des torrides et des blêmes...Je peux encore garder ton nom, Je peux aussi dire que...

             Au fond de Lui, ce sourire prenait toute la place. Il la devinait.  Il la regardait à la dérobée. Il se remémorait la dernière fois qu'elle lui avait fait l'amour. Un flot de tendresse l'envahit. C'était comme ouvrir sa boîte à trésor, comme porter un enfant dans ses mains. Elle était si fragile. Et si terriblement forte. Ecrasante de profondeur, de force. Comme une lame. Il avait appris à ne plus en avoir peur, même s'il la redoutait. Plus que du respect, c'était de la déférence qu'il avait envers elle, comme un chevalier agenouillé devant son seigneur avant que celui-ci ne le relève et l'entraîne à ses côtés.
              Aujourd'hui elle était parfaite, toute emplie de ses imperfections. Elle est belle et Lui, sourit. Il ne la regardait pas, Il la sentait. Il sentait sa peau, ses muscles bandés, comme lorsqu'elle s'embrassait. Il souriant doucement, savourant sa mélodie secrète. C'est ce qu'elle faisait. Elle se fabriquait ses riens, et bientôt elle lui parlerait, gorgée de soleil. Elle aura envie de l'embrasser. Il ne le fera pas. Pas tout de suite.
Elle se tourna vers Lui, le regarda rêver et pouffa. Elle était heureuse. Il était beau, tranquille, absorbé dans ses rêves.

Doucement, Elle lui dit dans un sourire :
 - Tu m'aimes?
Doucement, il se tourna vers Elle.

             Il voyait ses grands yeux noirs se plisser et son sourire. Il voyait comme le soleil et la douceur de sa peau la rendait heureuse. Il pouvait lui dire n'importe quoi. Il vit sa main se poser sur son visage, écarter ses longs cheveux. Au début, il s'était battu contre eux. Mais ils l'avaient vaincu, désarmé, séduit. Sa main caressait son visage, écartait ces mèches bien à Elle. Ce que je peux être fragile, se dit-il pour lui même en sentant la douceur l'envahir. Elle ne voyait pas l'expression de son visage, elle avait fermé les yeux lorsqu'il avait touché sa peau de manière un peu plus assurée.
             Il avait le souffle coupé. Il s'approcha doucement d'Elle, et déposa lentement, longuement, un baiser sur le coin supérieur de sa joue. Un de ces baisers qui le faisait vivre, où Il déposait sur Elle le peu qu'il pouvait lui donner, entièrement. Un de ces baisers qui l'enveloppait, la prenaient entière, la faisait sienne. Elle était dans ses bras. Il était là.

Samedi 29 novembre 2008 à 16:34

              Je hais les Adieux.
Les adieux, les au-revoir, les départs non-espérés...Ils ne devraient pas exister.

Je ne parle pas des départs de chez soi pour aller travailler ou les départs pour sa nouvelle vie hors du cercle ou du noyau familial...Mais des départs que l'on retarde, que l'on ne veut pas voir en face....Cette impression de détresse, ces larmes qui nous viennent, ces bras qui se refermeront désormais sur l'absence, ces mains qui se serrent de plus plus fort en une ultime étreinte avant d'être seules, ces yeux qui implorent le temps de ne plus venir déranger les êtres qui s'aiment, les gens qui sont ensemble...Et ces gorges qui se nouent sur les mots que l'on ne prononce pas; trop beaux, habillés de la triste passion du moment, ces mots que l'on ne dit pas parce que l'autre s'en va. Déjà. On ne les dit pas pour ne pas que le vent les emporte en vain...
              Je n'aime pas ressentir la peine de mon départ, le vide immédiat créé par ton absence.
Il y a parmi ces moments, des instants où je voudrais que tu me gardes près de toi,encore. Des instants où je me dis que l'on a pas le droit. Pas le droit de partir alors que l'on veut rester. Pas le droit de se séparer alors que l'on est ensemble.Des instants de perte de contrôle du coeur... Je me dis que je ne devrais pas t'aimer autant, pas de cette manière, pas autant...Mais au diable l'avarice, je t'aime et c'est ainsi! Et tant pis si l'amour est fort, tant pis si la peine est proportionnelle...
Au diable tout ça, je t'aime.
             Les adieux, les départs, les trajets, la solitude qui envahit, c'est aussi des moments évanescents, un peu irréels...Des rêveries incertaines, des images floues. Tout est confondu.Rien n'est défini vraiment...Tout et rien à la fois...
Des moments particuliers dans tous les cas: dans les peines, dans l'amour, dans l'inconscient, dans le voyage...
Généralement je n'aime pas les adieux, les au-revoir, les départs non-espérés...

 

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Mardi 18 novembre 2008 à 0:10

Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C’est bien. Puisqu’ils ne sont pas las
D’attendre, j’attendrai, de cette même attente.

Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d’indifférents prêts à sourire
Ni d’amis gémissants. Que nul ne vienne.

La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on veuille.
Elle n’est pas celle des autres, c’est la mienne.
Une feuille a son mal qu’ignore l’autre feuille.
Et le mal de l’oiseau, l’autre oiseau n’en sait rien.

On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu’importe. Il me convient
De n’entendre ce soir nulle parole vaine.
J’attends — comme le font derrière la fenêtre
Le vieil arbre sans geste et le pinson muet...
Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu’attendent-ils ? Nous l’attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être...

Sabine Sicaud


Mon Dieu, mon amour, pardonne moi...
Pardonne ma douce folie,
Ma solitude qui me tuerait sûrement, si elle ne m'aimait pas autant...
Et puis pardonne ce que je ne dis pas.
Tout ce que je ne sais pas.
Tout ce que je vis et non toi.
Tout ce qui est et que tu n'es pas.
Ne hais pas, non, ne hais pas mon amour...

Sache que je t'aimais, mon amour.
Sache que je pars. Mon amour.
Je pleurerai tout le jour
et la nuit aussi
Pour pouvoir respirer l'air rafraichi
De l'aube, après l'ennui.
  De l'herbe, après la pluie...

 

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